C'est moi ou ...?
Je suis actuellement un stage d'autonomie en médecine générale. En clair, quelques jours par semaine, c'est moi qui effectue les consultations à la place d'un vrai médecin généraliste. Et me voilà plongée en plein dans le vaste univers de la médecine générale ! Depuis le temps que je l'effleure, que j'y pense, que je souhaite en faire partie, j'ai à peine l'impression de voir l'ampleur de la tâche. Il y a des choses qui me plaisent, d'autres qui m'énervent, et encore d'autres qui me surprennent.
Petit à petit, les exemples se sont accumulés. La vie est-elle si médicalisée ?
J'ai eu peu de contacts avec la médecine. Les maladies infectieuses bénignes, les vaccins et un gros problème de santé qui m'a valu un suivi pendant plusieurs années par des spécialistes. Rien qui ne pouvait me faire penser que tout dans nos vies pouvait être médicalisé.
Qu'ai-je vu dans mes consultations ? Le moindre rhume, tous les problèmes liés au travail (de la tendinite, le conflit avec l'employeur, les demandes d'arrêt de travail à répétition sans cause médicale...), les problèmes conjugaux... Et ce n'est pas forcément présenté clairement, caché derrière des plaintes médicales bidons. A tout ça, le médecin doit avoir une solution. Les patients trouvent ça tellement évident.
Je ne parle pas de la médicalisation de la vie sexuelle. Pour une contraception, à même pas 20 ans, examen gynéco et frottis à répétition sont souvent difficiles à éviter. La ménopause doit être confirmée par un bilan biologique.
Le certificat médical, quant à lui, est indispensable à une activité sportive, que ce soit de la pétanque, du yoga. Véridique ! C'est tellement risible que j'ai envie de marquer des bêtises sur ces certificats. La prochaine fois que je fais un ping-pong avec des amis, il faudra que je pense à demander l'autorisation à mon médecin avant.
C'est tout un versant de mon futur travail que je n'avais jamais envisagé, je ne suis pas sûre que ça me plaise.